Le Cube, VR mobile

Déployé en avant-première, dans le cadre de PiXii pour le Sunny Side of the Doc 2017, le Cube est un dispositif itinérant qui transforme une production VR en une expérience collective et participative. Il est porté par les sociétés de production Black Euphoria et Bachibouzouk. Rencontre avec le producteur Mathieu Rozières (Black Euphoria).*
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Sonovision : Pourquoi avoir créé, avec Laurent Duret (Bachibouzouk), cette salle VR mobile ?

Mathieu Rozières : Nous voulions mettre à la disposition de l’art et de la culture une scène itinérante et innovante. Également faire venir des grands metteurs en scène et réalisateurs afin qu’ils s’approprient cet outil en créant des contenus propres. Il est important que de tels dispositifs soient créés par les producteurs de contenus. Avec le Cube, nous renouons avec l’esprit Méliès et les premières attractions foraines…

 

S : Vous intervenez toujours comme coproducteur des contenus diffusés ?

M. R. : Nous accompagnons ces réalisateurs et adaptons leurs histoires pour le Cube. La salle, qui s’appuie sur la technologie de diffusion à 360° développée par Igloo Vision (GB), peut agréger toutes sortes de contenus et formats. Grâce au moteur Unity, nous visualisons en temps réel la projection à l’intérieur du Cube. Concernant le Festival d’Avignon, pour lequel nous avions déjà produit en 2016 l’adaptation en VR d’Histoires d’espaces de Laurent Duret (sur les lieux de répétition des metteurs en scène), nous proposons cette année, et pour le Cube, quatre nouveaux courts-métrages à 360° et interactifs, dont Eldorado de Philippe Decouflé et Bruno Masi, qui fait visiter la Chaufferie, le lieu de répétition du chorégraphe à Paris.

 

S : L’interactivité correspond aussi à un axe de développement très important…

M. R. : Nous travaillons actuellement sur des outils de contrôle de l’image par le mouvement (leap lotion). L’adaptation interactive et collaborative du court-métrage La Grande Histoire d’un petit trait (réalisation Laurent Duret) permettra ainsi au public de créer des dessins, lesquels se transformeront en animations. Celles-ci influeront ensuite sur l’histoire en interagissant avec l’enfant narrateur. Pour son projet On/Off sur la réanimation en secteur médical, nous allons intégrer une performance d’acteur. Plus généralement, les dispositifs de capture émotionnelle (avec des capteurs galvaniques) ou les appareils connectés nous intéressent en agissant sur le déroulé du récit.

 

S : Vous distribuez aussi des productions que vous avez adaptées ?

M. R. : Outre des films dédiés, notre catalogue comporte des adaptations comme Home : Aamir, un documentaire de 13 minutes en 360° sur le parcours d’un réfugié jusque dans la jungle de Calais (production National Theater et Surround Vision) ; Little big Whale, le court-métrage en VR de 7 minutes de Fabrice Schnöller et Alexis Broca (produit par Click Research)…

 

S : L’avantage du Cube, sur les autres salles dédiées à la VR, réside dans sa légèreté de mise en place..

M. R. : Le Cube, prévu pour accueillir une quinzaine de personnes, se présente sous la forme d’une structure cylindrique en toile tendue de sept mètres de diamètre. Nous insistons beaucoup sur la légèreté et la portabilité du dispositif qui se monte en une seule journée et dont la programmation se pilote au moyen d’un iPad. Toute l’infrastructure audiovisuelle tient dans trois flight-cases contenant la régie et cinq projecteurs BenQ… Nous mettrons bientôt en place un nouveau media server communiquant avec Unity.

 

* Extrait de notre article paru pour la première fois dans Sonovision #8, p. 24-28. Abonnez-vous au magazine Sonovision (1 an • 4 numéros + 1 hors-série) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.