Ainsi les systèmes de prise de son sans-fil associant micros et unité centrale de traitement (chez Revolabs ou Microflex de Shure), des terminaux d’audioconférence, des enceintes amplifiées avec mixage intégré. Les principaux objectifs sont la mobilité, pour équiper de manière temporaire une salle de réunion, et la simplicité pour la mise en œuvre directement par l’utilisateur. Ces systèmes exploitent à fond les technologies sans fil (WiFi, DECT, recharge NFC), des liaisons vers les micro-ordinateurs et terminaux mobiles pour leur configuration ou l’accès à des intervenants distants et aux services de visioconférence.
Par exemple, SENNHEISER développe toute sa gamme TeamConnect, avec un système de prise de son sans fil, des panneaux de diffusion sonore en plafond, une diffusion assistée en WiFi pour les participants malentendants et des unités d’audioconférence.
SHURE lance un nouveau processeur audio numérique, l’Intellimix P300 conçu pour l’équipement des salles de réunion. Grâce à ses circuits internes DSP, il est destiné à la mise en place d’audioconférences et à l’amélioration du son pour les visioconférences. Doté d’une interface Dante, il est capable de mixer huit micros et de se raccorder via deux entrées/sorties analogiques à des codecs de visioconférence ou via un port USB des micro-ordinateurs fonctionnant avec un soft codec (Skype ou autre). Il fonctionne également de concert avec les systèmes sans fil Microflex de la marque.
Shure complète sa gamme de micros sans fil numérique UL-XD avec un modèle col-de-cygne, le ULXD8. Pour son système de micro de conférence, un nouveau poste d’interprète, le DIS6000, et des afficheurs de noms de conférenciers (assez similaire à celui de Taiden), avec identification par lecteur de carte. Une coopération entre Shure et Biamp permet d’intégrer directement les micros MXA dans les synoptiques des processeurs Tesira de Biamp.
BOSE se lance sur le marché des équipements de prise de son pour salles de réunion et de conférences avec le système ControlSpace EX. Il fonctionne en réseau en s’appuyant sur le protocole Dante. Des interfaces intégrables sous les tables servent à brancher des microphones analogiques (quatre ou huit entrées par boîtier) et via un unique câble réseau se raccordant à un boîtier central installé en régie. Ce dernier est pourvu de douze entrées et huit sorties analogiques et de l’interface Dante à 64 canaux.
Le système fait de la suppression d’écho grâce à un algorithme puissant, développé par Bose. Il est également pourvu d’interface USB et Ethernet pour utilisation de soft codecs de visioconférence, de VOIP en mode SIP et d’une interface téléphonique analogique. Un boîtier satellite avec des interfaces téléphoniques similaires est disponible pour un usage en salle. Bose Pro propose ainsi une solution intégrée qui gère l’ensemble des flux audio analogiques ou numériques et par réseau, et se branche directement sur ses systèmes d’amplification.
Outre ses microphones et casques audio, BEYER présentait un nouveau système de conférence sans fil, le TG 500 multi bande UHF, proposé selon plusieurs configurations avec micro à main, ou transmetteur poche et un système UHF numérique compatible Dante. Par ailleurs pour les salles de conférences, Beyer propose des microphones de surface, des modèles verticaux et des microphones dotés de la technologie SCUDIO offrant une protection efficace contre les interférences des téléphones mobiles. Beyer lance également un nouveau logiciel pour exploiter les salles de conférences.
Le système de salle de conférences d’AUDIOTECHNICA bénéficie maintenant d’un pupitre supplémentaire pour offrir un canal supplémentaire aux traducteurs. Le constructeur japonais propose un système numérique sans fil à 2,4 GHz, le 10 PRO, dont le récepteur s’intègre dans un rack et opère en 24 bits/48 kHz avec une latence de 3,8 ms. Il fournit trois niveaux de « diversity » : fréquence, temps, espace pour garantir la meilleure communication possible. Sans oublier ses microphones Dante avec prise RJ45, compatibles avec un réseau audio over IP.
AUDINATE profite de la forte pénétration de Dante, son système de transport audio sur réseau. Il est devenu l’option indispensable pour tous les acteurs de l’audio et s’est généralisé sur une multitude d’équipements. Plus de 350 fabricants ont signé un accord de licence avec la start-up australienne fondée en 2003 et devenue un acteur incontournable de l’audio numérique. L’interface Dante est disponible en base ou en option sur plus de 1 000 produits. Audinate a profité de l’ISE pour présenter Dante Domain Manager, un outil de gestion de réseau. Il est destiné à sécuriser les flux audio, à créer des sous-réseaux regroupant des salles ou des bâtiments, à afficher la charge des réseaux et à renvoyer des alertes.
Audinate a indiqué qu’il propose un SDK permettant le contrôle de son réseau Dante avec des solutions alternatives à leurs outils logiciels classiques. Cette possibilité ouvre des perspectives pour la gestion automatisée d’installation importante, avec d’autres modes d’interaction. Cette API est fournie sur demande auprès d’Audinate. Par ailleurs, le protocole Dante peut être désormais encapsulé en AES67, le format de transport audio IP compatible Ravenna.
QSC, constructeur américain d’équipements audio et en particulier de processeurs de traitement très puissants, présentait dans la gamme QSys un nouveau modèle, le Core 510i, en complément du Core110, une version 2U offrant une plus grande puissance de calcul.
Par ailleurs QSC avait organisé une démonstration technologique dans laquelle leurs outils de traitement et leurs algorithmes implantés dans les processeurs QSys, « tournaient » sur un serveur Dell standard, modèle R730. L’objectif est de démontrer qu’un système de traitement audio puissant peut être déporté sur des infrastructures IT standard. Avec l’objectif qu’un gros système puisse fonctionner sur un serveur informatique généraliste, et n’utiliser que des interfaces d’entrée/sortie réparties sur le réseau pour assurer les échanges audio extérieurs. Ainsi toutes les contraintes d’exploitation de type informatique (sauvegarde des données, supervision, configuration réseau, maintenance…) sont prises en charge par la DSI sur des matériels qu’elle maîtrise et choisit de manière cohérente avec le reste des équipements informatiques de l’entreprise. L’équipe audiovisuelle reste alors concentrée uniquement sur la gestion des contenus et le paramétrage de la forme sonore et visuelle des signaux.
Il semble que ce type d’architecture soit plus facilement compréhensible et admise par un administrateur informatique, qui a souvent un œil suspicieux sur les matériels informatiques déployés à son insu dans les régies audiovisuelles. Sans être pour l’instant un raz de marée cette tendance à la dématérialisation des équipements audiovisuels vers des solutions purement logicielles commence à se propager dans les allées d’ISE. Convergence, vous avez dit convergence AV et IT, où nous mènera ce rapprochement avec les réseaux et l’informatique ?
ALLEN & HEATH a dévoilé une nouvelle console de la série dLive. Après la « S class », la nouvelle « C class » vient compléter la gamme en offrant toute la puissance dLive dans une version plus compacte avec 24 faders et deux écrans tactiles 12”. Une version plus adaptée aux petits théâtres, à des salles de conférences et à la location grâce sa compacité.
DENON lance un nouveau préampli AV le DN-700-AVP qui comporte les décodeurs aux nouveaux formats DTS-HD, Dolby TrueHD, etc. Autre nouveauté chez Denon, un pupitre de conférencier, intégrant un micro col-de-cygne et une amplification, avec haut-parleur intégré dans la face du pied. Une sonorisation mobile tout-en-un facile à déployer pour des interventions impromptues ou pour la location.
ALCONS AUDIO, fabricant hollandais de transducteurs à ruban et de systèmes de diffusion line-array, présentait sa gamme d’enceintes dans un volume entouré par de lourds rideaux, permettant de créer un espace avec une vraie qualité d’écoute, au milieu de l’ambiance sonore du salon. Pour cet ISE, Alcons Audio a réalisé, avec ses partenaires, une démonstration de son immersif pour des applications « live » ou résidentielles. Cette expérience unique fut l’occasion de présenter le CRMS (Cinema Reference Monitor System) élaboré pour le cinéma numérique, le monitoring de studio et toutes les applications nécessitant une reproduction audio de très haute qualité.
Ce système à trois voies embarque un subwoofer (CB181) descendant jusqu’à 20 Hz, et la technologie Alcons pro-ribbon (RBN401 pro-ribbon driver) pour diminuer la distorsion du son. Le principe du transducteur « pro-ribon » a pour effet d’offrir une réponse linéaire à n’importe quel niveau. Ses démonstrations faisaient appel à Trinnov Audio en décodage et à Astro Spatial Audio pour un travail sur l’espace d’écoute.
WATERFALL, le constructeur des enceintes en verre, complète sa gamme d’enceintes d’installation pour cinéma avec un kit complet de montage et de positionnement des enceintes par un assemblage précis et facilité.
CRESTRON, suite aux nouveaux processeurs audio Avia présentés l’automne dernier, lance une gamme complète d’amplificateurs audio de la gamme Avia, avec pas moins de cinq modèles en 4/8 Ohms, ou 100 V mono ou stéréo, directement compatibles et contrôlés par le système Avia.
ENREGISTREMENT DE COURS ET DE CONFÉRENCES
Les systèmes de streaming et d’enregistrement de cours constituent une demande de plus en plus récurrente dans de nombreuses institutions. Au-delà des acteurs historiques, quelques nouveautés sont à remarquer.
MULTICAM SYSTEM, constructeur français, propose une solution dynamique de réalisation automatique pour rendre l’enregistrement plus convivial, plus facile à suivre, tout en conservant le double enregistrement, avec le document de cours en parallèle de la vue caméra de l’intervenant. Le système se base sur une prise de son spatiale, en fonction de la zone dominante de son choix de caméra et, grâce à un rappel de position, permet un suivi plus précis de l’orateur.
SONIC FOUNDRY conforte sa gamme Mediasite avec trois modèles d’enregistreurs. Selon l’appareil, il enregistre d’une à trois images simultanées, permettant la capture et le streaming de cours et d’événements. Mediasite utilise un codec d’enregistrement au format H.263.
EPIPHAN, lance Pearl2 un nouvel enregistreur, basé sur un processeur Intel Core I7, qui reçoit six entrées HDMI, possède un écran tactile en façade et permet une capture 4K, avec des entrées audio sur XLR, plaçant le produit à un niveau professionnel.
MATROX, avec la version Monarch LCS, décline son module de streaming en enregistreur de cours, avec la classique double image, document et vue de l’intervenant. Le contrôle se fait par interface web pouvant gérer tout un groupe d’enregistreurs, pour un campus par exemple.
AJA lance Helo, un module de streaming et d’encodage H.264 portable qui dispose également de la fonction d’enregistrement. Il est pourvu d’entrées/sorties 3G-SDI et HDMI et, simultanément à la diffusion en live sur le web, il enregistre en H.264 sur une carte SD, une clé USB ou sur un stockage NAS. Il est possible d’utiliser simultanément les entrées et sorties SDI et HDMI et d’enregistrer jusqu’en 1080p 60. Helo fonctionne selon de nombreuses configurations de workflows pour s’adapter aux différents cas de figure (live, webcasting, communication corporate…).
Aja présentait également la RovoCam, une caméra HD/UltraHD, avec un zoom 12x et une sortie sur câble Cat5/6 au format HDBaseT avec alimentation et signaux de contrôle par ce même câble. Le pilotage de la caméra est compatible avec le protocole Sony Visca.
AUTOMATION
Pour des applications d’hôtellerie ou résidentielles, CRESTRON présente une interface totalement intégrée du système multi-room audio Sonos, uniquement sur les écrans tactiles de la série TSW-x60. Il s’agit en fait d’une application embarquée, appelée depuis un programme classique.
Autre démonstration, le couplage du système de commande vocal Alexa d’AMAZON, avec un système d’automation Crestron. L’utilisateur prononce les mots « Alexa demande à Crestron la lumière » et la commande s’exécute. C’est encore un peu lourd, mais on se dirige vers des solutions d’intégration de la commande vocale. Pour des applications résidentielles, cette tendance semble évidente, mais dans un environnement corporate, type « open space » ou salle de réunion avec de nombreux participants, on peut s’interroger sur l’efficacité et la pertinence de tels systèmes à commande vocale. Sans parler de l’ambiance « feutrée » des régies !
KRAMER a effectué des rachats stratégiques dans le domaine de l’automation. Cela lui a permis d’améliorer son expertise dans ce domaine avec une plus grande palette d’interfaces tactiles et de processeurs et des capacités de gestion accrues. Une évolution à suivre qui devrait permettre à Kramer de progresser sur ce marché.
ATLONA a présenté un système approchant, mais moins universel apparemment, pour la gestion des équipements à distance, baptisé Velocity Control System et fonctionnant dans le cloud. Destiné aux intégrateurs pour leurs clients ou aux entreprises et institutions gérant de multiples salles avec de larges parcs de matériels répartis, le système Velocity est composé d’une suite logicielle de type web app pour la gestion des équipements et leur supervision, d’une passerelle de connexion pour chaque site équipé (pouvant piloter jusqu’à 500 unités) et de panneaux tactiles 5,5 ou 8 pouces pour piloter localement les équipements. Des applicatifs tournant sur PC, tablettes ou smartphones pour ces mêmes contrôles interactifs sont également proposés.
Extrait de notre compte-rendu de l’ISE 2017 paru pour la première fois dans Sonovision #7, p. 22-38. Abonnez-vous au magazine Sonovision (1 an • 4 numéros + 1 hors-série) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité