Daniel Ellezam, responsable de la prospection du dépôt légal audiovisuel à la BnF, fait un point : « Nous avons atteint 260 000 documents qui sont le fonds de notre collection ; quelque 10 000 titres sont déposés chaque année : de l’édition vidéo et de la production audiovisuel commerciale ou non, des films associatifs, institutionnels, d’entreprise. C’est pourquoi nous suivons Films & Companies : nous sommes le seul espace patrimonial qui collecte ces films-là ! ». Comme chaque année, en quittant le festival, Daniel Ellezam repartira « avec l’ensemble des films de la compétition qui entreront à notre catalogue national, une notice sera attribué à chacun ».
Mais la Bnf ne se contente pas de récolter, elle sauvegarde : « Nous avons commencé ce travail de sauvegarde de l’analogique en 2008, quand nous avons constaté que beaucoup de sociétés détenaient des fonds sur des supports devenus obsolètes, dont elles ne savaient pas trop quoi faire. La Bnf récupère ces fonds : « Nous préservons le support original et faisons un travail de numérisation. Nous avons un pôle restauration et commençons à sauvegarder et restaurer certaines premières vidéos des années 75-80 ». Même les études de marché sont déposées à la Bnf. « De revoir ces études rend modestes ceux qui, à chaque fois qu’ils ont une idée, ont l’impression d’avoir découvert l’Amérique alors que… Le transport de l’information était déjà une préoccupation du XVIIe siècle ! ».
La fin de l’entretien porte sur la nouvelle politique d’ouverture de l’établissement au public professionnel, avec notamment le lancement d’une carte spécifique, un parcours accessible aux réalisateurs, producteurs, responsables DRH, de communication, de marketing… tous les professionnels à la recherche de documents, y compris de leurs propres réalisations ! « Récemment, un réalisateur est venu me déposer ses films récents ou plus anciens ; je lui ai montré ses premiers courts métrages que nous avons numérisés. Ce bonhomme de 65 ans découvre, les larmes aux yeux, un film qu’il a réalisé à 25 ans… C’est la beauté de notre métier ! ».
Daniel Ellezam conclut non sans humour : « Nous sommes une très vieille institution en avance sur ce qui va se faire. Quelquefois nous sommes si en avance que nous achetons un support et découvrons ensuite qu’il n’existera que deux ans… ».
La phrase de fin, la voilà, elle porte sur un challenge de ce début de XXIe siècle : comment collecter tout ce qui est réalité augmentée, réalité virtuelle ? : « Nous réussirons à récupérer tous les films en VR, il n’y a aucune raison de ne pas… ». Impossible n’est pas BnF !
POUR DÉCOUVRIR CET ENTRETIEN DANS SON INTÉGRALITÉ, VISIONNEZ LA VIDÉO !