Avec CASTING, le MAC VAL expérimente et se transforme en plateau de tournage

Casting, qui sera tourné au MAC VAL du 20 au 24 février 2019, pendant la dernière semaine de l’exposition « Open Ended Now », transformera l’espace d’exposition en plateau de tournage...
MAC_VAL_MANCHOT_CASTING_ON.jpeg

 

Casting est une œuvre produite pendant le temps de l’exposition « Open Ended Now ». Melanie Manchot détourne la scénographie et les codes d’un casting traditionnel, sorte d’entretien d’embauche artistique durant lequel le directeur de casting examine les profils des candidat.e.s pour connaître leur talent et leur charisme. Or, il ne s’agit pas pour elle d’auditionner des individus pour un rôle prédéterminé, mais au contraire d’inviter des rôles, des personnages (réels, littéraires, mythologiques, fictifs…) à postuler pour une histoire à venir.

Plusieurs séances d’audition en public ont été organisées de novembre 2018 à janvier 2019 au MAC VAL, et selon les personnages ou caractères sélectionnés, un scénario a été écrit avec la complicité de l’écrivaine Hélèna Villovitch. Le public pourra assister aux répétitions puis au tournage de ce casting en accès libre avec le billet d’entrée à l’exposition…

Depuis la fin des années 1990, Melanie Manchot place au cœur de sa pratique artistique les liens, relations et tensions entre l’individu et la communauté, en multipliant les expériences individuelles et collectives. Ses travaux photographiques et vidéo jouent avec les codes de l’histoire de l’art et du cinéma et interrogent les frontières et les transgressions entre réalité et fiction. Artiste allemande vivant à Londres, cette citoyenne européenne porte un regard ouvert, généreux et original sur le monde et sur le rapport de l’individu au groupe. Son œuvre est traversée par la relation qu’entretient le corps (social) à l’espace (public).

Sa pratique, axée sur une observation minutieuse et proche du documentaire, explore divers procédés – échanges, gestes – qui se produisent entre les subjectivités individuelles et les espaces de la collectivité. Elle manie le portrait comme genre en développant une sensibilité particulière de la relation des figures à leur environnement

. Dans un processus généralement performatif, elle met en scène des situations propices à la rencontre d’inconnus et de communautés habituellement séparés, dans des lieux qui agissent comme des révélateurs d’un contexte politique, social, spatial, institutionnel, pour mieux questionner leur rapport aux autres, au contexte et au monde. Elle s’intéresse aux transgressions des codes du public et du privé, créant des situations dans lesquelles un geste intime – embrasser, caresser, se dévêtir, dormir – est exécuté en public.

Ses portraits de groupes dans lesquels elle étudie, se réapproprie, fédère ou reproduit des rituels publics (regroupements, manifestations, marches, danses, fêtes) encouragent la constitution et l’affirmation d’un corps social commun, le partage, l’échange et le « vivre ensemble ». Son travail sur l’abolition des frontières se construit dans un subtil équilibre entre l’organisation d’une communauté de personnes dans un espace-temps donné et la représentation d’individus dans leur épaisseur psychologique.