Vidéomapping et muséo (Compte rendu SITEM 2019)

Considéré comme hors de portée pour le commun des musées, le vidéomapping monumental est devenu aujourd’hui plus accessible et moins connoté « entertainment ».
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Pour la première fois au Sitem, l’atelier de scénographie urbaine Athem, qui a racheté Skertzó (250 projets dans le monde), arrive avec de nombreuses références de vidéomapping en extérieur et contexte muséal pour les expositions Gio Ponti au musée des Arts décoratifs (MAD), Miro au Grand Palais, Meiji, Splendeurs du Japon impérial au musée Guimet… Des projections qui ont été amplement relayées sur les réseaux sociaux, et ont eu un impact certain sur le nombre d’entrées.

Outre créer l’événement, ces projections participent aussi à la communication de l’institution qui peut afficher sa programmation à l’échelle de la ville. Si elles tendent à se répandre, c’est parce que leur coût a notoirement baissé : « La technique (location des vidéoprojecteurs…) représente près de 80 % du budget de la production. En construisant nos propres camions de projection, les jamions, nous avons divisé par trois le coût technique du vidéomapping. Ce qui permet d’accorder beaucoup plus d’importance à la création artistique », explique Philippe Ligot, PDG de la société Athem.

Depuis leur création, les trois jamions (un quatrième est en préparation) sont de la plupart des sorties : plus de vingt projets ont été réalisés l’an dernier, dont plus de la moitié concerne les musées ou les institutions culturelles. Équipés de quatre à six vidéoprojecteurs (et de serveurs Modulo Kinetic), ils assurent chacun une puissance de projection de 120 000 lumens et peuvent couvrir de nombreux cas de figure, de la vidéoprojection sur l’Arc de Triomphe fin décembre 2018, pour laquelle deux unités de quatre projecteurs avaient été nécessaires, à celle sur les grands voiles de verre de la Fondation Vuitton (exposition Moma à Paris), la pyramide du Louvre (inauguration du Louvre Abu Dhabi) ou le tympan de l’abbaye Sainte-Foy-de-Conques.

 

« Le vidéomapping n’est plus réservé aux grands établissements culturels. Quelle que soit son échelle, le défi artistique reste le même : nous travaillons sur mesure et avec un haut niveau de qualité. » Toutes ces références prestigieuses, qui facilitent l’accès d’Athem au marché international, éveillent la curiosité des professionnels de la muséo : « Notre message, à savoir que le mapping n’est qu’un outil au service de tous les acteurs du monde de la culture (musée, commissaire d’exposition, artiste…), semble être bien passé. Le mapping est enfin sorti de l’entertainment. »

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Sonovision #15, p.12-18Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder, à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.