Video Mapping Contest, les jeunes talents dans les starting blocks !

Depuis six ans, les Rencontres audiovisuelles de Lille (Fête de l’Anim’, Festival international du court-métrage de Lille), à l’origine du Video Mapping European Center, donnent l’opportunité à des jeunes créateurs internationaux d’éprouver leur savoir-faire en vidéo mapping monumental.
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« En vidéo mapping, l’accès à la commande n’est pas aisé », rappelle Antoine Manier, directeur des Rencontres audiovisuelles. « En participant au Video Mapping Contest, les artistes se confrontent au réel, au public qui se tient devant le bâtiment et aux professionnels du secteur. Qu’ils soient ou non sélectionnés (une trentaine de propositions ont été réalisées, ndlr), tous les lauréats reçoivent une captation de leur vidéoprojection qu’ils pourront intégrer à leur portfolio. »

Pour cette sixième édition du Video Mapping Contest, la compétition a quitté Lille et ses monuments pour élire la mairie d’un quartier populaire en pleine reconversion de l’agglomération (quartier Fives). Un challenge pour les équipes du Contest (issues de l’animation, du media art…) qui ont dû intervenir sur une façade, jugée par certains, « un peu trop plate ».

 

Sept regards pour une mairie

Sept équipes venues d’Europe (Allemagne, France, Italie, Macédoine du Nord, Pologne) et du Brésil se sont donc pliées à cet exercice de mise en lumière vidéo, lequel ne devait pas excéder cinq minutes (deux minutes minimum). Elles avaient deux mois pour écrire le scénario (sur le thème Art et Divertissement), réaliser la vidéoprojection et produire la bande son : les organisateurs, qui viennent d’investir dans du matériel (Christie 20 K 4:3…), assurant l’accompagnement et tous les aspects techniques.

La mairie a donc été, tour à tour, décomposée de manière hypnotique en motifs répétitifs comme un clin d’œil à l’architecture industrielle du site (Mateusz Król et Norbert Lisak), transformée en un immense tableau animé à la Magritte (Thomas Boone et Oriane Poumaere) ou en tapis végétal avant de voler en éclats (Darklight Studio), ou bien aplatie afin de servir de piste de danse (Arteria). L’artiste média Parisa Karimi s’est distinguée, quant à elle, avec sa projection The Recurrent Hand, en faisant spontanément surgir derrière les fenêtres de cette grande maison qu’une main « ouvrait » tout un petit monde personnel et foisonnant comme un écho agrandi de la vie du quartier.

Autres projets originaux qui ont su éviter les effets interchangeables du mapping « industriel » : Entertarment de l’Italienne Francesca Macciò (Grand Prix) et Dol Wie des franco-coréens Seung Hee Choe et Vincent Di Maiolo (Mention Spéciale). Le premier a été primé pour son effet poétique d’interactivité feinte (des mains géantes révèlent des parties du support qui réagit en sons et images), le second pour sa richesse de textures picturales dévoilant ou recouvrant la façade support.

« Pour le Contest que les équipes préparent à distance, nous restons dans le cadre d’une vidéoprojection frontale », résume l’organisateur. « Par contre, les productions de vidéo mapping élaborées lors de nos résidences, qui sont accompagnées en technique et en écriture de scénario (elles sont diffusées lors du Video Mapping Festival), sont de tout type : mapping immersif, sur objet, mapping interactif collectif… Nous tenons en effet à présenter toutes les formes possibles de mapping qui n’est pas seulement monumental ! »

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Sonovision #17, p.22-24. Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder, à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.