Dossier : les vidéoprojecteurs de forte puissance pour le mapping vidéo

Le carburant derrière un video mapping réussi reste avant tout la puissance lumineuse. Petit tour non exhaustif de l’offre actuelle en matière de vidéoprojecteurs de forte puissance...
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Les surfaces inertes et autres objets savent s’animer sans bouger d’un pouce grâce au video mapping. Des projections d’images fixes ou animées mettent en scène la façade d’un immeuble ou bien un véhicule exposé. Dans un cas comme dans l’autre, pour que l’effet soit réussi, il faut que l’image projetée semble la plus réaliste possible dans sa reproduction, même si, esthétiquement parlant, tout est permis. C’est justement cette association décalée qui crée l’effet attendu. Le critère le plus important en termes de projection est l’intensité lumineuse de l’image . Dans une recherche qualitative, elle sera également contrastée et reproductrice de couleurs fidèles mais quelles sont les bonnes questions à se poser et quelles sont les solutions disponibles ? …

 

Quelle puissance pour quels besoins ?

Il n’y a pas réellement de règle qui classerait les vidéoprojecteurs en fonction de leur puissance lumineuse. Leur unité de mesure est le lumen (lm) correspondant au flux lumineux émis. Il varie de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers de lumens. Cette donnée correspond à ce qui sort du vidéoprojecteur, et non à ce qui est réfléchi sur la surface visée. L’intensité lumineuse de l’image projetée vue par l’œil est exprimée en candela par mètre carré (cd/m2) ou en nits. Dans le video mapping, ce critère est donc primordial.

La luminosité de l’image telle qu’elle sera vue par les spectateurs dépend de trois données principales : la puissance du vidéoprojecteur, la distance entre celui-ci et la surface de projection, et la capacité de réflexion de cette surface. La façade d’un bâtiment que l’on souhaite recouvrir d’une image est rarement un mur lisse et blanc, ce qui occasionne des pertes de luminosité. Et les vidéoprojecteurs sont placés suffisamment en retrait pour permettre au public de profiter du spectacle. Une autre source de perte.

Ces deux contraintes impliquent forcément des machines aux puissances lumineuses importantes pour compenser les pertes induites par le concept même du video mapping. Globalement, plus on aura de lumens, plus on obtiendra de cd/m2, quelle que soit l’influence des contraintes intermédiaires. La tentation est grande de choisir directement le vidéoprojecteur le plus puissant. Cependant, plus les lumens grimpent, plus les différences de tarif deviennent vite exponentielles. Le plus important est de bien dimensionner les besoins et de choisir le modèle disposant de la puissance lumineuse adaptée au projet. En intérieur, des vidéoprojecteurs délivrant moins de 10 000 lumens répondront à la plupart des attentes. À l’extérieur et pour d’immenses surfaces, 10 000 lumens est un minimum.

 

 

Le video mapping en intérieur

En intérieur, le video mapping va servir essentiellement à projeter sur des objets ou des éléments architecturaux. Ce peut être un véhicule, un globe, une statue, une installation artistique, le décor d’un spectacle… Ces éléments seront plus ou moins massifs, mais l’on reste dans des dimensions contenues en comparaison avec la façade d’un bâtiment par exemple. Un seul vidéoprojecteur suffirait pour recouvrir la totalité d’un véhicule ou d’un décor.

Le video mapping ayant pour but d’épouser des formes spécifiques, il y aura le plus souvent plusieurs vidéoprojecteurs installés sous des angles différents. Comme la projection va s’effectuer sur des surfaces non conventionnelles, la perte d’intensité lumineuse peut vite devenir importante. Des appareils de puissance moyenne seront adaptés au video mapping en intérieur, entre 3 000 et 10 000 lumens environ. Le besoin variera essentiellement selon la taille de la surface et le niveau d’éclairage ambiant.

La série BenQ LK mono DLP est particulièrement bien adaptée au mapping en intérieur avec des puissances de 5 000 ou 6 000 lumens grâce à une source lumineuse laser BlueCore. Avec une résolution UHD 4K, les détails seront au rendez-vous. Le Vivitek DU6771 mono DLP et ses 6 500 lumens possède des avantages de taille comme sa double lampe, un choix de huit objectifs et un fonctionnement robuste 24 h/24. Ses lampes ont une durée de vie importante de 4 500 heures. La gamme ZH Optoma, disponible en 5 500 ou 6 300 lumens, est illuminée par un laser DuraCore avec refroidissement intelligent.

Les appareils sont compacts, ils résistent à la poussière (IP5X), ils peuvent s’installer à 360 ° et fonctionnent 24 h/24 si besoin. Entre autres spécificités, les modèles ZH peuvent être personnalisés avec la couleur de votre choix selon un nuancier RAL pour une intégration esthétique et discrète. Leur pilotage par des systèmes tiers est facilité grâce à sa compatibilité directe AMX, Crestron et Extron.

Les vidéoprojecteurs Epson de la gamme EB-G7000 sont équipés de lampes à forte puissance pour délivrer 7 000 lumens. Ce sont des 3LCD Wuxga pouvant être installés à 360 °. Leur objectif fixe bénéficie d’un zoom 1,6x. C’est donc leur simplicité d’installation qui prime. Pour le mapping de petits objets, avec un ou plusieurs vidéoprojecteurs, le ViewSonic PA503W pourra être détourné de sa fonction première liée aux salles de réunion. Avec ses 3 600 lumens, un ratio de contraste de 22 000:1 et une lampe à la durée de vie de 15 000 heures, cette alternative mérite un œil attentif.

 

 

Le video mapping de très grandes surfaces

Les très grandes surfaces, en intérieur et surtout en extérieur, nécessitent des vidéoprojecteurs atteignant ou dépassant allègrement les 10 000 lumens. C’est le critère de choix, mais pas seulement. Décorer numériquement un immeuble de deux étages ou l’Opéra de Sydney et ses 65 mètres de haut ne demande pas les mêmes outils. Le projet pourra être couvert par des machines puissantes équipées d’objectifs à très grand angle ou bien par une myriade de projecteurs moins évolués. Selon la forme du bâtiment et l’espace d’installation disponible, l’une ou l’autre solution sera retenue. Il est également possible d’augmenter la puissance lumineuse en empilant des vidéoprojecteurs identiques.

Epson a développé la série EB, taillée entre autres pour le mapping. Deux modèles sont proposés : le EB-L12000Q, 4K et 12 000 lumens, et le EB-L20000U, Wuxga et 20 000 lumens. Ce sont des 3LCD à éclairage laser insensibles aux poussières. Ils sont équipés d’une caméra filmant l’image projetée pour faciliter la configuration du mapping.

Christie est l’une des références du video mapping à très forte puissance. La marque conseille pas moins de six gammes de produits. Par exemple, la série Boxer dispose de 30 000 lumens. Les appareils de cette gamme sont des 3DLP 4K équipés de quatre lampes de 450 watts. La série Crimson en Full HD permet de basculer sur un éclairage laser phosphore avec 29 000 lumens. Enfin, la série Mirage grimpe à 60 000 lumens en 3LCD 4K. Tous ces produits peuvent être équipés d’objectifs à courte ou longue focale en option.

Barco n’est pas en reste avec près d’une vingtaine de modèles allant de 8 000 à 75 000 lumens pour le XDL-4K75, soit ce qui se fait de plus puissant aujourd’hui. C’est un 3DLP avec laser RGB. Afin de faciliter son placement et faire fi des contraintes, il dispose de réglages de décalage de l’objectif pouvant aller jusqu’à 100 %. Une douzaine d’objectifs différents sont proposés en option.

Le Digital Projection M-Vision Laser développe 21 000 lumens. Deux lasers bleus sont accompagnés d’un troisième laser rouge ayant pour objectif de booster les couleurs. Digital Projection indique que cette technologie permet d’obtenir avec une puce mono DLP les résultats d’un vidéoprojecteur 3DLP. Tout terrain, cette machine est certifiée IP60 car toute la partie optique est scellée. De plus, sa maintenance est facilitée par l’utilisation d’un système de refroidissement liquide.

Pour ses modèles les plus puissants adaptés au video mapping, Panasonic utilise uniquement du 3DLP. L’offre s’étend de 10 000 à 50 000 lumens, avec un éclairage laser pour les plus puissants. Le PT-RQ50K 4K bénéficie d’un nouveau système de refroidissement sans filtre pour simplifier la maintenance. Sa couverture de l’espace colorimétrique est la plus étendue de la gamme grâce à l’emploi d’un laser rouge en parallèle des deux bleus.

Les vidéoprojecteurs NEC dédiés aux affichages grand format reposent sur des critères communs comme l’éclairage laser, le refroidissement liquide ou encore l’installation à 360 °. Les deux modèles de la série PH développent 26 000 et 35 000 lumens. Ce sont des 4K natifs à la maintenance réduite grâce à une durée de vie de 20 000 heures. Leur emplacement OPS permet de recevoir un PC intégré directement.

 

 

De 3 000 à 75 000 lumens

Décorer des surfaces en trois dimensions grâce au video mapping est devenu assez courant. On le voit de plus en plus lors d’événements de toutes sortes avec en point d’orgue des bâtiments entiers recouverts d’images animées. Ces derniers changent de couleur, font revivre le passé ou servent tout simplement d’écran de projection original pour des œuvres qui le sont tout autant. Projeter sur une voiture ou sur la façade d’une cathédrale demande une puissance lumineuse différente, mais toujours importante pour faire illusion. De 3 000 à 75 000 lumens, il existe aujourd’hui un éventail complet de solutions performantes.

Les projecteurs adaptés au video mapping doivent pouvoir être installés dans toutes les positions pour projeter à toute distance grâce à des objectifs interchangeables ou dotés d’un zoom important. Leur maintenance doit être la moins contraignante possible, autant pour ceux installés à demeure, dont l’accès n’est pas forcément simple, que pour ceux en location souvent déplacés. À ce titre, la résistance à la poussière et un éclairage laser à longue durée de vie sont des plus appréciables. La plupart des modèles évoqués sont équipés en HDBaseT pour une liaison vidéo sur de grandes distances sans perte.

Rappelons enfin que tous les vidéoprojecteurs de tous les fabricants sont compatibles théoriquement avec le mapping. C’est un processeur externe qui a la charge de modifier l’image en trois dimensions pour l’adapter à la surface de projection. Il envoie une image déformée aux vidéoprojecteurs de l’installation qui, une fois projetée, va épouser parfaitement les formes et les volumes de l’objet, de la scène de spectacle ou du bâtiment.

 

Article paru pour la première fois dans Sonovision #18, p.22-24. Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder, à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.


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