Forte de son expertise en vidéomappings et projections monumentales depuis plus de quinze ans, Cosmo AV, cofondée en 2003 par Pierre-Yves Toulot, est à l’origine de Lumings, développé et distribué par Whatsit, une entité que la société a ouverte en 2017 pour l’accompagnement et le conseil en muséographie, la mise en valeur architecturale et les grands événements (parcs à thème…).
Ce logiciel de simulation de vidéomapping, le plus complet du marché, a indexé la presque totalité des vidéoprojecteurs. Whatsit développe et commercialise également Showviz, une plate-forme collaborative et un outil de simulation de spectacles de vidéomapping en réalité virtuelle. Rencontre avec Baptiste Lassaigne, chef de projet consulting.
Sonovision : Pourquoi avoir créé Lumings ?
Baptiste Lassaigne : Pour les besoins internes de Cosmo AV, Pierre-Yves Toulot avait élaboré une première version d’un outil de simulation de vidéomapping. Repris et développé par Whatsit, ce plug-in pour Sketchup donne un rendu technique très précis d’une vidéoprojection quelle que soit sa taille. Lumings intègre une base de données particulièrement complète permettant de simuler, en quelques clics, la plupart des aspects d’une vidéoprojection en fonction de la surface à projeter et de sa matière (pierre, métal, verre…), des vidéoprojecteurs (selon leurs optiques, résolution, puissance lumineuse…), de leur implantation et configuration (en dual, trial, portrait ou paysage…), de la parallaxe, des ombres portées, etc. Le rendu 3D s’opère à travers le moteur photoréaliste Thea Render.
S. : Tous les vidéoprojecteurs du marché sont-ils référencés ?
B. L. : Notre base de données est quasi exhaustive à partir des 6 000 lumens. Au départ, nous avions plutôt retenu les grandes puissances. Mais comme le marché s’ouvre de plus en plus aux projets de muséographie, nous avons inclus aussi les faibles et moyennes puissances. Les constructeurs de vidéoprojecteurs, tels que Christie, Panasonic, Barco, Epson, Digital Projection, BenQ et Vivitek (etc.), font partie de cette base de données. Si celle-ci comprend tous les projecteurs laser (phosphore, RGB), elle référencie aussi les projecteurs à lampe (xenon…) qui restent très répandus. Notre but est de permettre à chacun, selon le matériel qu’il possède déjà ou qu’il souhaite acquérir, de trouver les solutions techniques.
S. : Quels sont les autres paramètres pris en compte par Lumings ?
B. L. : Lumings inclut le calcul de l’intensité lumineuse, la déformation pixellaire, le calcul des ombres… Les « frames » (structures qui encadrent le projecteur pour pouvoir l’accrocher) sont modélisées avec les dimensions exactes ainsi que les cabines de projection. Sur certaines installations, comme la cathédrale de Rouen ou celle de Reims, celles-ci sont en effet pérennes. Lumings est capable aussi de calculer la consommation de l’installation, les émissions de chaleur des vidéoprojecteurs et de donner le poids total exact du matériel retenu. C’est important lorsque l’événement a lieu à l’étranger et que le matériel doit être acheminé par avion.
Par contre, Lumings n’inclut pas les projecteurs lumière (il existe sur le marché des logiciels performants comme Whysiwyg). Il ne vous sortira pas non plus un plan de câblage ni les accroches. Et, s’il livre le plan d’installation, il ne précise pas si la configuration retenue est la meilleure. Il nécessite donc un minimum d’expertise du vidéomapping et d’expérience…
S. : Comment Lumings sera-t-il commercialisé ?
B. L. : Lumings se présente aujourd’hui sous la forme d’un plug-in pour Sketchup, un logiciel 3D très répandu chez les scénographes, les designers lumière et vidéo et les prestataires techniques. Son interfaçage avec d’autres logiciels 3D (3ds max…) est néanmoins prévu. Il est distribué par Whatsit et sera proposé aux PME sous forme d’abonnement.
S. : Qu’en est-il de Showviz, votre logiciel de simulation en réalité virtuelle ?
B. L. : Showviz, comme Lumings, a d’abord été élaboré en interne par Cosmo avant d’être développé par Whatsit. Il permet aux différents acteurs d’un projet d’interagir à travers une plate-forme collaborative en réalité virtuelle. En effet, plus les spectacles sont de grande envergure, plus les intervenants se multiplient. Tous les éléments présents dans le spectacle (décor, projection, pyrotechnie, jets d’eau…) sont simulés en réalité virtuelle.
Showviz, qui utilise le moteur temps réel Unreal Engine et Oculus, en est à sa première version et nous a déjà permis de travailler avec nos clients sur leurs projets comme la cathédrale de Rouen, le Puy du Fou et d’autres parcs à thème. Nous le proposerons à la fin de l’année 2019. La commercialisation de Lumings et de Showviz est en cohérence avec un marché en train de s’ouvrir.
Article paru pour la première fois dans Sonovision #16, p.54-55. Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder, à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.