Expérience utilisateur : Sky Boy invente la « réalité superposée »

Sky Boy est née de la volonté de favoriser le développement d’expériences à 360 ° hors des sentiers battus. La jeune société propose aujourd’hui un nouveau format qu’elle a baptisé « réalité superposée ». Ce format donne rendez-vous à l’audience sur un lieu précis où l’image vient se superposer à l’environnement réel…
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Sky Boy exploite les tablettes comme des fenêtres dont le contenu vient se superposer à la réalité qui nous entoure ; la vidéo se calibre par rapport à l’environnement réel pour mieux captiver l’audience. L’expérience, qui se déroule dans un lieu précis, peut véhiculer des informations orientées loisirs ou entertainment, ou encore des informations marketing de type retail…

Vincent Burgevin, fondateur de la société, est rompu à l’exercice du storytelling puisqu’il a été réalisateur et scénariste de fictions TV pendant une quinzaine d’années avant de s’investir dans l’aventure de Sky Boy. Fort de ce parcours, il s’est mis en quête de développer une nouvelle manière de raconter des histoires en s’appuyant sur la montée en puissance des usages de consommation de la vidéo via les tablettes et smartphones. Pour parvenir à ses fins, le fondateur de Sky Boy a engagé ses fonds propres afin de développer une technologie, aujourd’hui brevetée…

 

Bienvenue dans le monde de la réalité superposée…

La rencontre de Vincent Burgevin avec François-Xavier Goemaere, l’un des associés de la société, a été déterminante. « François Xavier, qui vient de l’univers du tourisme et des loisirs, s’est beaucoup interrogé sur les moyens qui peuvent être mis en œuvre pour inciter les gens à sortir de l’enfermement du numérique. Dans cette quête, nous avons créé un dispositif qui propose de vivre une expérience augmentée aux personnes acceptant de se rendre sur les lieux de rendez-vous de nos parcours de réalité superposée », explique Vincent Burgevin.

« Au début, nous n’avions pas la certitude de la viabilité du concept, mais des développeurs nous ont accompagnés avec succès dans sa mise au point, poursuit-il. Notre premier projet a été réalisé pour l’office du tourisme de Ouistreham qui souhaitait mettre en place un dispositif touristique à l’occasion des commémorations des 70 ans du débarquement en 2014. »

 

Le principe de la réalité superposée…

Au départ de chaque projet, un rig de six caméras balayant l’espace à 360 ° filme l’environnement. Cette vidéo est ensuite travaillée en postproduction : on lui ajoute des séquences en 3D ou des incrustations d’images réelles pour créer l’expérience de réalité superposée.

En phase d’exploitation, le spectateur charge une application. Celle-ci lui indique l’endroit auquel il doit se rendre pour lancer l’expérience. Une fois à cet endroit, la vidéo à 360 ° se lance et l’image se trouve alors parfaitement calibrée par rapport à l’environnement réel du spectateur. L’expérience de réalité superposée se déclenche sur l’écran quand la personne est à l’emplacement exact où été placée la caméra lors de la captation. Les éléments placés dans la vidéo originelle apparaissent alors comme superposés dans l’environnement, avec un raccord parfait des paramètres de perspectives, quel que soit l’angle de la tablette.

La majorité des technologies mises en œuvre, en particulier la géocalisation et la calibration, ont été développées par Sky Boy. « Pouvant être mise en ligne en quelques heures, cette expérience peut apporter une valeur ajoutée à une grande variété d’événements », précise Vincent Burgevin.

 

À propos de l’expérience utilisateur…

L’utilisateur accède au contenu via une application mobile disponible sous Android ou Ios. Cinq à quinze personnes peuvent se regrouper sur un spot selon la précision de l’histoire et l’on peut juxtaposer les spots avec un point de vue à peu près identique, ce qui permet d’envisager une fréquentation en plus grand nombre. En outre, les séquences durent moins de deux minutes et l’on peut multiplier les spots sur un parcours.

La géolocalisation représente l’une des clés de l’expérience : l’utilisateur se place sur le point précis de déclenchement de la vidéo grâce à une marque au sol. Les contenus étant chargés à l’avance par l’application, il n’est pas nécessaire d’avoir une connexion Internet sur le lieu de l’expérience.

« L’utilisateur peut enregistrer ce qu’il est en train de regarder avec son smartphone, et il peut s’incruster lui-même dans l’image, puis transmettre sa vidéo aux réseaux sociaux ; cette possibilité apporte une couche de viralité à l’animation… D’autant qu’il est possible de revivre son expérience quand on repart chez soi et la partager sans être sur place… », complète Vincent Burgevin.

 

Quelques cas concrets…

« Originellement mise au point pour le secteur du tourisme et des loisirs, notre technologie se prête aussi à ré-enchanter les lieux de vente… Après avoir livré une application du même type que celle de Ouistreham au gouvernement australien et à la région Picardie, nous travaillons sur un site en Champagne. Nous avons aussi un projet pour l’Euro 2016 et un autre pour un grand magasin. Notre technologie se prête particulièrement bien aux expériences enrichies dans le retail. »

 

Les modèles d’exploitation…

Aujourd’hui à la fois réalisateur et producteur de contenus, Vincent Burgevin ambitionne de positionner Sky Boy sur le secteur BtoB en distribuant sa technologie. « Nous mettons au point des outils pour que les producteurs puissent développer eux-mêmes leurs projets de réalité superposée, mentionne-t-il, notre modèle économique initial repose sur un système de licencing avec deux options: l’une monétise l’expérience tandis que, dans le second cas, elle est gratuite… ».

Si l’expérience est payante, Sky Boy et le commanditaire se rétribuent sur le chargement de l’utilisateur. Dans le cadre d’une expérience gratuite, le commanditaire paie au départ une licence dont le montant varie de 10 000 à 50 000 euros, en fonction du nombre de spots visionnés.

« La technologie mise en œuvre pour un projet de réalité superposée est bien moins coûteuse que celle employée pour créer de la réalité augmentée, avec un rendu plus qualitatif », conclut Vincent Burgevin qui finalise actuellement une levée de fonds pour sa société.

Basée au Welcome City Lab à Paris, Sky Boy est propriétaire du brevet sur la réalité superposée. Elle est donc la seule structure habilitée à proposer cette nouvelle technologie. La société est dirigée par ses quatre actionnaires fondateurs : Vincent Burgevin, CEO ; François-Xavier Goemaere, COO – Business Developer ; Gregory Duhamel, CTO – Expert en développement de solutions web et mobile et Vincent Bordes, administrateur.

 

* Cet article est paru en intégralité, pour la première fois, dans Sonovision #3, pp 34-35. Abonnez-vous à Sonovision pour recevoir, dès leur sortie, nos articles dans leur totalité.