A la veille du Vidéo Mapping Festival qui se déroule à Lille , d’avril à octobre 2023, voici quelques chiffres et données éclairantes sur la consommation des infrastructures déployées pour un spectacle de mapping, histoire que tout un chacun puisse se faire une idée de la légitimité de ces spectacles qui font la joie de milliers de personnes à la tombée de la nuit…
Combien consomme un video mapping ?
La projection d’un video mapping nécessite des machines à forte puissance qui peuvent paraître très consommatrices en énergie. À titre d’exemple, voici les données recueillies par le Video Mapping Festival concernant la consommation énergétique d’un mapping « classique » (sur une façade de mairie, une église etc.), qui requiert l’utilisation de 2 vidéoprojecteurs 30 000 lumens, un serveur et un système son.
Pour une heure de projection :
- Vidéoprojecteur 30 000 lumens : 4,5 kWh ; soit pour 2 vidéoprojecteurs : 9 kWh
- Ordinateur de diffusion + outils régie : 0,2 kWh
- Système son : 2,76 kWh
Au total, la projection d’un mapping pendant une heure consomme environ 12 kWh.
La projection d’un mapping profite à plusieurs centaines de personnes (voire plusieurs milliers pour certains événements). L’équivalent de consommation par personne serait donc d’environ :
- 0,024 kWh par personne pour une diffusion devant 500 personnes
- 0,012 kWh par personne pour une diffusion devant 1 000 personnes
Quelques données comparatives
Une heure de télévision consomme environ 0,125 kWh. Les 12 kWh consommés par un mapping classique correspondraient ainsi à une centaine de télévisions allumées pendant une heure.
Une heure de visionnage sur une plateforme de streaming consomme environ 0,48 kWh (fourchette basse, pour un visionnage sur télévision en wifi).
25 personnes visionnant des contenus en streaming pendant une heure consommeraient donc autant qu’un mapping classique.
Du côté des salles de spectacles, l’impact est difficile à mesurer car de nombreuses données entrent en compte (chauffage, climatisation/ventilation, éclairage scénique, son…) et varient selon le type de spectacle ou de salle ; par ailleurs, les chiffres sont rarement communiqués.
Selon les informations du Vidéo Mapping Festival, une salle de 650 places consomme environ 120 000 kWh par an (principalement par le système de chauffage et de ventilation de la salle). Si l’on estime que l’équipement accueille au minimum 150 événements par an (3 spectacles par semaine en moyenne), cela équivaut à une consommation d’environ 800 kWh par date.
Des évènements pas si énergivore…
L’impact énergétique d’un video mapping est donc relativement faible. On pourrait aussi mettre en perspective le fait que la projection d’un mapping entraîne à l’inverse des économies de consommation, notamment en terme d’éclairage urbain (coupure de l’éclairage public et des enseignes à proximité pour de meilleures conditions de diffusion) ; ou encore que la participation du public à un tel événement permet d’économiser de l’énergie comparativement à ce qu’ils auraient consommé en restant chez eux (écrans, éclairage, chauffage…).
Par ailleurs, l’association Rencontres Audiovisuelles, organisatrice du Video Mapping Festival, est engagée dans une démarche de développement durable. En lien avec la démarche progrès entamée en 2019 (encadrée par l’APES), le bilan carbone de l’ensemble des actions de la structure a été établi en 2022.
Il en résulte un plan d’actions précis à l’échelle de l’association, appliqué à l’ensemble des actions et des événements, en cours d’exécution. Les équipes (permanentes et intermittentes) sont sensibilisées à ces questions. D’autre part, les émissions carbone seront désormais compensées en investissant dans des projets environnementaux.