Pour les murs d’images
Les moniteurs pour murs d’écran constituent une catégorie à part, car leur encadrement doit être le plus fin possible pour réduire la zone sans image au niveau de leur jonction. Ce cadre (ou bezel) est en moyenne de 3,5 mm et tend à se réduire jusqu’à moins de 2 mm pour les modèles les plus récents. Ils sont munis de circuits internes de traitement pour répartir les pixels de la source d’image sur 2 x 2 ou 3 x 3 écrans sans nécessiter la mise en place d’un processeur externe.
Dans ce but, chaque moniteur dispose de connecteurs supplémentaires de chaînage (HDMI, DVI ou DisplayPort) à relier en cascade. Un choix dans les menus sert à afficher la source dans la bonne répartition. Parfois un câble de télécommande est à placer en parallèle le long de ce chaînage pour piloter l’ensemble des écrans depuis une seule télécommande IR.
Récemment, quelques constructeurs ont mis en place le même mode de distribution via un réseau LAN en RJ-45. Les versions les plus sophistiquées des processeurs internes tiennent compte de l’épaisseur du cadre pour corriger la taille de l’image affichée de manière à obtenir des droites diagonales en parfaite continuité. Pour ce type d’écrans, il faut veiller à la parfaite rigidité du châssis pour que le mode de fixation ne vienne pas gauchir la surface de la dalle, même imperceptiblement.
Pour les écrans exploités de manière individuelle, ce défaut a peu d’importance, mais dans le cas des murs d’images, les réflexions parasites sur la dalle éteinte créent des défauts assez visibles. Pour faciliter le calibrage de l’ensemble des dalles, des fabricants ont prévu des outils de gestion depuis un PC avec une sonde colorimétrique ou même un boîtier photo numérique.
Les écrans tactiles
Les dispositifs interactifs sont devenus incontournables dans la communication numérique. Plusieurs technologies de détection coexistent. Soit par détection infrarouge, soit grâce à une fine couche transparente collée sur la dalle LCD qui détecte la position du doigt par effet capacitif, ou résistif. Tous les écrans tactiles récents sont dotés de la technologie multi-touch (entre 5 et 12 points de détection simultanés).
Outre le choix de la technologie, le paramètre important est donc le nombre de points de détection pour élargir le nombre de gestes de commande. Lorsque le chiffre dépasse 5 ou 6 points, la technologie tactile permet alors de travailler à deux sur le même grand écran. Deux catégories de taille sont intéressantes dans ce domaine. Soit les modèles à 30/32 pouces pour constituer des bornes interactives publiques, soit au-delà de 50 pouces pour l’installation dans une salle de réunion avec l’usage d’outils de travail collaboratif. Les écrans disposent en interne d’un SOC (System On a Chip) offrant en base les ressources d’un micro-ordinateur, plus ou moins puissant selon les versions.
Tous les constructeurs associent à leurs écrans tactiles des applications (tableau blanc, navigation internet) et un driver pour accéder à l’OS de l’ordinateur associé à l’écran. Celles-ci assurent les fonctions basiques pour utiliser l’écran dès son installation murale. Mais très vite se posera la question de leur association avec les outils informatiques et le système d’information utilisé dans l’entreprise.
Communiquer avec l’extérieur
Comme les téléviseurs récents, les écrans LCD « corporate » sont équipés d’une interface réseau et d’un processeur avec un véritable OS permettant de l’enrichir avec des applications internes : média player, navigateur web, communication avec des serveurs, interface de commande.
Comme dans le grand public, les constructeurs font des choix divergents au niveau de l’OS : Android TV chez Sony et Philips et Web OS pour LG. Par contre la majorité des produits sont compatibles avec les contenus HTML5. Selon les usages, on s’appuie sur ces fonctions internes pour établir la communication vers l’extérieur (transfert de contenus, supervision, fonctions interactives), ou bien utiliser une unité externe de lecture comme pour les systèmes d’affichage dynamique devant diffuser des contenus lourds avec un multifenêtrage complexe.
Si on choisit d’utiliser les fonctions internes, les constructeurs mettent à disposition les API de développement, et les principaux proposent également des outils de gestion et de diffusion de contenu. Côté interface de télécommande, on peut s’étonner encore de la présence d’un port série RS-232, déjà fort ancien. Si on choisit de mettre en place un player externe, il sera plus simple de piloter le téléviseur via ce port série, plutôt que de dédoubler un accès réseau.
Pour étendre plus facilement la gamme de processeurs et le type d’OS, plusieurs fabricants (NEC, LG, Panasonic…) ont ouvert leurs produits grâce à un slot d’extension, mais attention, seulement sur quelques modèles. Selon les versions, il s’agira soit d’élargir les modes de raccordement au HD-SDI et au HDBaseT principalement, soit d’y installer un véritable micro-ordinateur tournant sous Windows ou Linux. Ces slots sont soit propriétaires comme chez Panasonic (attention, avec plusieurs types), soit compatibles OPS (Open Pluggable Specifications) comme chez NEC et LG.
* Article paru pour la première fois dans Sonovision #6, p.37-40. Abonnez-vous à Sonovision pour accéder à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.
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