Les écrans d’exception repérés sur IBC 2015…

Le salon IBC représente l’exposition professionnelle européenne de référence des technologies numériques au service de la production audiovisuelle. Ce rendez-vous annuel, qui s’est tenu du 11 au 15 septembre au centre des expositions R.A.I. d’Amsterdam, a été par ailleurs l’occasion de nombreux exposés et conférences techniques. L’évènement a été pour de nombreux visiteurs l’occasion d’approcher et de faire l’expérience de systèmes d’imagerie très innovants, qui laissent augurer un avenir avec des images qui vont occuperont au quotidien une place encore plus prégnante dans notre environnement. 
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Les écrans qui faisaient le plus impression, au détour des stands de constructeurs venus du monde entier, étaient ceux qui présentaient bien sûr le label de l’Ultra-Haute Définition, avec une mention particulière pour ceux qui indiquaient par le sigle HDR du High Dynamic Range l’affichage d’images à dynamique lumineuse étendue. L’idée d’augmenter l’échelle des lumières reproductibles, en intégrant les réflexions et sources lumineuse directes de hautes intensités, est communément reconnue ; l’amélioration apportée à l’écran par le traitement HDR appliqué à une image HD est, à elle seule, très appréciable, comme le prouvait la émonstration proposée par le stand Ericsson. Mais la question du choix d’un procédé unique pour atteindre ce résultat reste posée. Près d’une demi-douzaine de propositions techniques différentes coexistent actuellement et se proposent, sans concertation apparente, pour prendre part au chapitre HDR du grand livre de l’UHD.

Dans cette gamme d’écrans de haute performance, certains modèles bien particuliers réussissaient encore à se démarquer : comme un modèle de très grande taille du constructeur chinois AOTO. Leader en systèmes d’imagerie électronique à base de technologies utilisant les diodes électroluminescentes LED, la société chinoise AOTO Electronics, fondée en 1993, est basée à Shenzhen; elle conçoit et fabrique des panneaux d’affichage de très grand format pour des applications professionnelles d’affichage électronique géant, en particulier pour la diffusion de visuels publicitaires en haute qualité dans des lieux publics. Elle est considérée dans ce secteur comme un acteur à la pointe de l’innovation, ainsi qu’en attestent les nombreux titres, récompenses et brevets qu’elle revendique à travers le monde. Qu’ils soient de surfaces planes, courbes ou même anguleuses, les écrans AOTO se caractérisent par une excellente échelle de luminosité : ils reproduisent des éclairages extrêmes sans distorsion, avec une bonne restitution des zones en très basses lumières comme des éclats de hautes lumières, avec un niveau de détail visuel très supérieur aux standards actuels. Le modèle appelé M1.7 (voir photo), est un plan d’affichage massif qui ne peut pas laisser le passant indifférent ; son profil courbe de 6,72 mètres de large par 2,88 mètres de hauteur reproduit une finesse de détail et une gamme de luminosité qui flattent l’œil avec une « très grande image » de très grande précision. Ce modèle annonce une définition horizontale de 4K, et verticale de 2K, avec une exceptionnelle profondeur de codage  sur 24 bits. Le pas d’espacement des LEDs est seulement de 1,7 mm pour des modules unitaires d’assemblage carrés de 48 cm ; la puissance lumineuse émise, atteignant 1 200 Nits, est très supérieure à celle à laquelle nous sommes habitués. Si les pixels affichés par les LEDs sont bien visibles en proximité de la surface active, la vision de l’image à une distance plus académique de l’écran est un spectacle bien agréable. Pour des applications de mobiliers urbains communicants, pour de l’affichage dynamique géant, pouvant être utilisé dans le cadre de représentations institutionnelles ou de spectacles, ce type d’écran offre des pportunités créatives nouvelles. Il présente par ailleurs des caractéristiques qui rendent nativement son intégration possible dans les décors des studios de télévision avec des exigences très particulières ; il est très silencieux grâce à un système de refroidissement sans ventilateur ; son traitement de surface ne provoque pas de reflet lumineux parasite, et sa cadence de rafraîchissement d’affichage rend son image compatible avec les fréquences de prise de vues des caméras vidéos utilisées en télévision. L’occasion de vérifier ces caractéristiques devrait se présenter rapidement aux responsables techniques des grands plateaux de TV. 

Dans le secteur d’exposition appelé « Future Zone », consacré aux technologies d’avenir, on pouvait voir
le système japonais Super Hi-Vision, aussi appelé UHD-phase2, développé par le groupe de télévision publique NHK. Super Hi-Vision cible l’image d’une télévision d’excellence pour le futur avec un niveau
de détail de 7 680 x 4 320 pixels, seize fois supérieur à celui de la télévision HD actuelle, avec une cadence poussée à 120 images par seconde ; la meilleure image possible du moment, bousculant tout à la fois les références qualitatives de la photo, de la vidéo et du cinéma. Ce format alimente, au même titre que la 4K de l’UHD-phase1, les débats stratégiques sur l’avenir de l’image électronique, préconisant l’amélioration conjointe de la définition spatiale – des pixels en plus –, de la dynamique lumineuse – des niveaux de lumières en plus –, de la fréquence de rafraîchissement –meilleure décomposition du mouvement – et de son espace de couleurs – présence de couleurs jusque-là ignorées –. Les caractéristiques de très hautes performances du 8K le destinent pourtant à la diffusion de programmes sur des réseaux de médias publics, avec des expérimentations à partir de 2016, et un projet de démarrage de services opérationnels vers 2018. Mais la vidéo 8K adresse aussi d’autres types d’applications dans des domaines de représentation institutionnels, pour les musées, les industries, le spectacle vivant… C’est seulement lorsqu’elle est vue sur un très grand écran que l’image en définition 8K prend pleinement son sens pour le spectateur, avec une expérience inégalée de précision et de finesse dans la reproduction des détails. Il faut se souvenir que les premières démonstrations de Super Hi-Vision par la NHK dans le cadre du salon IBC remontent à 2006. D’année en année, cette technologie d’imagerie futuriste consolide ses acquis ; elle développe des fonctionnalités, équipements et services qui font avancer le projet le plus ambitieux vers une tangible réalité industrielle à très forte attractivité. Les nombreuses séquences d’images, notamment celles prises dans des galeries d’art au Japon et lors de la finale de la Coupe du Monde de football au Brésil – qui étaient projetées cette année en très haute résolution sur les petits et grands écrans présents dans le stand de la future zone d’IBC – en étaient le meilleur témoignage.

Plus discret que ces très grands écrans affichant des images avec une finesse de détail exceptionnelle,
on pouvait aussi remarquer sur place un moniteur de petite taille affichant lui aussi une image de définition 8K. Sa face lumineuse OLED de 13,2 pouces reproduisait des images aux couleurs chatoyantes animées
par des mouvements de foule multiples et variés sans défauts apparents ; et au plus près de cette dalle de plus de 33 millions de points lumineux élémentaires, il était en revanche impossible de discerner le moindre contour des pixels. Même avec l’aide d’une loupe optique, placée opportunément à la disposition du visiteur, la présence des points constitutifs de l’image restait indécelable. Cette macro-observation d’une image électronique faite de pixels plus fins que jamais, fins au point d’être invisibles, était elle aussi une expérience singulière à laquelle les professionnels de la vidéo, et de la photo, ne pouvaient pas rester indifférents. Avec
de telles prouesses d’ingénierie technique, l’avenir des technologies d’imageries numériques nous réserve encore de belles surprises, pour faire d’encore plus belles images.


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