Tous les soirs, d’avril à janvier, les sites patrimoniaux de Chartres se parent d’animation de video-mapping en tous genres. Flamands roses et pingouins sur les ponts du bord de l’Eure, scène de la Résistance sur le musée des Beaux-Arts ou Histoire de France sur la porte royale de la grande Cathédrale…Parmi les 20 sites éclairés, il y en a pour tous les goûts !
Cet évènement unique au monde – par sa taille et sa durée – a été imaginé il y a vingt ans déjà…
La genèse du projet
« Quand nous sommes arrivés à la mairie de Chartres en 2001, aucun investissement n’avait été fait depuis plus de deux ans. La ville était à bout de souffle. Nous avons voulu changer cela », raconte Laurent Lhuillery, conseiller municipale en charge de Chartres en Lumières. Après avoir réaménagé des espaces piétons dans cette commune de 40 000 habitants, les équipes de la mairie ont décidé de réveiller le patrimoine de « la belle endormie » grâce à un scénographe, Xavier de Richemont.
« Nous avons mis en place les animations de video-mapping, et dès le premier week-end, le succès a été énorme ! » poursuit Laurent Lhuillery qui se souvient de la difficulté de gérer cette foule inespérée.
Dès lors, les installations se sont pérennisées, agrandies et courent pendant neuf mois, de quoi attirer plusieurs centaines de milliers de curieux par an et booster l’économie de la ville. « Avant, les gens venaient voir la cathédrale, prenaient un café et repartaient. Maintenant, ils restent le soir, vont au restaurant. Plus d’une centaine de maisons d’hôtes se sont créées, les hôtels sont montés en gamme », constate Frédérique Piolot, directrice adjointe de la communication de la ville de Chartres . Une ville qui reprend vie de jour mais aussi, bien évidemment, de nuit…
Des animations variées
Au crépuscule, une vingtaine de façades s’animent grâce à une douzaine d’artistes recrutées via appel à projet. « Nous ne changeons pas les animations tous les ans car elles plaisent. Cela se fait au fur et à mesure avec les artistes que nous connaissons, avec les étudiants des Gobelins, en fonction de ce qui est proposé », explique Laurent Lhuillery. Les critères de sélection ? « Il faut que cela ait un lien fort avec notre patrimoine, que ça raconte notre histoire. Les animations prennent place plus de la moitié de l’année, alors, il ne faut pas du spectaculaire mais quelque chose qui ait du sens pour que ce ne soit pas lassant », poursuit-il.
Le paysage n’en est pas uniforme pour autant. Des nouveautés arrivent tous les deux ou trois ans, la prochaine étant à découvrir sur le Théâtre de Chartres en 2024. Des animations spéciales Noël prennent aussi place à partir de décembre. Et sur les bords de l’Eure, des projections de paysages exotiques ont succédé aux récits historiques.
Des installations exceptionnelles
Sur la fameuse Cathédrale, trois façades sont illuminées, la principale étant celle de la porte royale. Sur ce mur se succèdent toutes les scènes marquantes de l’Histoire de France, des croisades, au premier train en passant par la Révolution française. Pour réussir ce défi, quatre projecteurs 4K de 32 000 lumens, des UDX-W32 de chez Barco, sont utilisés et contrôlés par le logiciel Modulo Player.
En ce qui concerne les autres installations marquantes de ce parcours : l’église Saint-Pierre utilisent également cinq projecteurs, et les animations des ponts et des lavoirs de la basse ville mobilisent 14 projecteurs F80-4K de 12 000 lumens de chez Barco. A ce matériel, s’ajoutent 10 rétroprojecteurs pour la fresque du quai Gloriette, un projecteur G60 projeté sur le lavoir Foulerie et un vidéoprojecteur G100 projeté sur le pont Saint-Père
Pour permettre cet évènement, une équipe d’une dizaine de personne est requise en plus des artistes : trois pour la programmation, cinq techniciens et deux personnels administratifs. Total des investissements : un million d’euros par an, dont environ 350 000 sont dédiés à la création, le reste se partage entre la technique et la sécurité.
Toutefois, le spectateur ne doit pas s’attendre à des ambiances sonores prégnantes, celles-ci n’existent que sur certains sites et à moindre volume. Une décision aisément compréhensible étant donné que les riverains doivent cohabiter avec ces compagnons de lumière une bonne partie de l’année…
Rendez-vous en septembre !
La fête des lumières revient pour la première fois après sont interruption à cause de la crise sanitaire. Pour les 20 ans, Chartres a vu les choses en grand ! Au programme : un site supplémentaire à l’église Saint-Aignan, des spectacles de rues mais aussi 300 mètres carrés de fleurs lumineuses…
En effet, les équipes de la mairie de sont associées à la start-up chartraine Aglaé pour trouver un nouveau moyen d’illuminer la ville : une substance introduite dans des plantes éclairées par de la lumière noire est capable de les rendre phosphorescentes. À découvrir le 16 septembre.
Chartres en Lumières, tous les soir d’avril à janvier.
Évènement Gratuit.