L’expérience de visite s’accompagne d’un florilège de sons venant des audiovisuels, des interactifs, du compagnon de visite, des conversations… Comment avez-vous géré cette multiplicité sonore dans un espace aussi ouvert ?
Il nous est vite apparu qu’il fallait orchestrer tous ces sons et non les masquer. nous abordons cette composition musicale comme une écologie sonore qui contiendrait à la fois les sons, les timbres, les voix (etc.), lesquels se mêlent dans l’espace et le temps.
Quel est le rôle du compagnon de visite dans cette orchestration ?
L’aménagement de ce paysage sonore est complexe et dépend de l’acoustique du lieu, du public, des contenus audiovisuels mais aussi des systèmes de diffusion, de leur emplacement, etc. le compagnon de visite est conseillé : les films ne sont pas sous- titrés, et les contenus sont restitués dans
la langue du locuteur. pour permettre une écoute confortable, le casque est « hyper ouvert ». Ce produit n’existait pas sur le marché avec nos préconisations (large spectre, vraie synchronisation, etc.). la société allemande tonwelt est en train de le fabriquer, ainsi que le compagnon de visite de type martphone.
Un exemple de rendu de « paysage » sonore ?
la création musicale du Tour du monde des vignobles réalisée par olivier lafuma (grand angle productions) se fait sur six pistes. la diffusion recourt à des enceintes large bande de taille moyenne. Cette création dialogue avec deux autres installations sonores situées sur le même plateau.
La première diffuse des sons d’insectes et d’oiseaux au moyen de petits haut-parleurs (des bmR). Comme ils sont très plats et ont un rayonnement homogène, nous en avons mis un peu partout dans la Cité, de tailles différentes.
L’autre dispositif, La Table des Terroirs, introduit des viticulteurs parlant de leur travail. Certains sons diffusés comme un coup de tonnerre peuvent résonner sur l’ensemble du plateau. Totalement diffusant, ce son sans directivité (il y a un caisson de basse dans le dispositif) se produit toutes les 20 minutes. sur ce plateau, les dispositifs se répondent de manière directionnelle s’ils sont attachés à des contenus précis mais aussi dans le temps via la composition, dans le spectre sonore via le choix des haut- parleurs, et dans le jeu des tonalités (avec l’alternance d’éléments bruités avec des éléments toniques)…
C’est ainsi que se forme une orchestration globale. mais, celle-ci reste dépendante des interventions des visiteurs…